Nicolas Zepeda a le goût du changement de dernière minute. Un nouvel avocat défendra le Chilien lors de son procès en appel, qui débutera le 4 décembre à Vesoul. Le nouvel élu se nomme Sylvain Cormier.

Inscrit au barreau de Lyon, cet avocat expérimenté s’est fait connaître du grand public pour défendre les intérêts du footballeur Karim Benzema dans « l’affaire de la sextape ». Sur fond de chantage, ce dossier opposait l’ex star du Real Madrid à son partenaire chez les Bleus, Mathieu Valbuena.

M^e Cormier a récemment plaidé en Franche-Comté dans une affaire de meurtre, celle de « l’inconnue du Frasnois ». La victime, longtemps impossible à identifier, était une prostituée roumaine abandonnée en décembre 2016 dans un bois du Jura, quelques jours après la disparition de Narumi Kurosaki.

Le pénaliste lyonnais défendait l’accusé, lequel niait toute implication. Alexandre Verdure a été condamné à 20 ans de prison en première instance, puis à 30 ans en appel.

Sollicité par le clan Zepeda il y a quelques semaines, Sylvain Cormier remplace au pied levé M^e Julien Dreyfus, qui a abandonnait la partie ce 17 novembre sans donner davantage d’explications. Le nouvel avocat du Chilien interviendra en renfort de M^e Renaud Portejoie qui, lui, reste dans le navire. Selon nos informations, M^e Cormier a rencontré Nicolas Zepeda en début de mois dans sa cellule de la maison d’arrêt d’Orléans, afin d’échanger sur le fond du dossier et sur sa stratégie de défense.

Un rencontre avec Zepeda début novembre

L’ex-compagnon de Narumi est coutumier de ces virages à 180 degrés. En première instance à Besançon, Zepeda était représenté par M^e Jacqueline Laffont, pointure nationale connue pour compter parmi ses clients Nicolas Sarkozy ou l’actuel ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti. Condamné à 28 ans de réclusion, le Sud-Américain avait ensuite opté pour un autre prestigieux cabinet parisien, celui de M^e Vey.

Coup de théâtre, le nouvel homme fort de la défense de Zepeda s’était retiré trois jours avant le procès en appel , initialement prévu en février dernier. Ce rebondissement avait créé un chaos juridique nécessitant, à la surprise générale, un report des débats dix mois plus tard.

Comment expliquer une telle instabilité ? L’une des théories avancée par certains observateurs du dossier, serait que Nicolas Zepeda, et son père, Humberto, seraient intransigeants sur la stratégie à mener. Une rigidité qui pourrait générer des tensions avec ses avocats au moment d’affiner la ligne de défense.

Nous y sommes donc. Dans onze jours, Nicolas Zepeda fera à nouveau face à la justice. Pour rappel, Narumi Kurosaki n’a plus donné signe de vie depuis sept ans. Son corps n’a jamais été retrouvé, mais de nombreux éléments d’enquête convergent vers un unique suspect. Son ex petit-ami chilien.